Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le 8 mai 1945 était signée la capitulation sans condition de l’Allemagne nazie. A cette victoire sur le IIIe Reich, sur le fascisme ont contribué, à côté des alliés –Soviétiques, Américains et Anglais pour la plupart – de nombreux « indigènes » venus d’Afrique noire et du Maghreb, enrôlés dans les armées régulières françaises et de nombreux étrangers, réfugiés, apatrides, comme on disait alors, venus de l’Europe tout entière pour fuir l’idéologie fasciste qui avait d’abord triomphé en Italie, puis en Allemagne, enfin en Espagne ; venus aussi pour fuir les lois antisémites mises en œuvre dans les pays conquis par l’Allemagne nazie.

Colonisés, ces combattants espéraient que leurs peuples bénéficieraient eux aussi de cette liberté chèrement acquise pour sortir du statut colonial et devenir des citoyens de leur propre patrie. On sait qu’il n’en fut rien. Non seulement ces « indigènes » ont été exclus du défilé de la victoire à Paris le 8 mai 1945, mais, ce même jour, une répression terrible s’abattait en Algérie, dans la région de Sétif, parce qu’un drapeau algérien, symbole de l’indépendance, était brandi au cours d’un défilé célébrant la victoire. Il y eut des milliers de morts.

Aujourd’hui un très grand nombre des enfants et petits enfants de ces combattants coloniaux morts pour la France sont sans papiers, sans droits, sans reconnaissance ; et ceux qui sont Français sont trop souvent victimes du racisme, de la relégation, de la pauvreté.

Nous voulons rappeler qu’on n’exigeait pas de papiers aux combattants étrangers de la résistance ; ceux du groupe Manouchian de la Main d’Œuvre immigrée désignés comme terroristes sur l’Affiche rouge, ceux qui, dans des chars baptisés Guadalajara Ebro, Teruel, Brunete, Madrid – mais également Don Quijote ou Durruti, ont libéré Paris.

Faut-il rappeler aujourd’hui comment la France et ses gouvernements successifs accueillent les étrangers venus ici fuir la misère ou la répression politique ? Quelle amnésie ! Quel aveuglement ! Quelle ingratitude !

C’est à tous ces combattants étrangers qui ont lutté pour que la devise Liberté, Égalité, Fraternité ne soit pas un vain mot que le Mrap veut rendre un hommage aujourd’hui. Et quel meilleur hommage que de continuer leur lutte pour une société plus juste où le racisme et l’antisémitisme auront définitivement disparu.

Tag(s) : #Colonialisme, #Mémoire seconde guerre mondiale